22/07/2025

Design : pourquoi les écoles généralistes ne suffisent plus à former les talents de demain


"Too little, too late." C'est le constat amer que formulent de plus en plus d'étudiants et de professionnels du design face à l'inertie des formations traditionnelles. À l'heure où les enjeux climatiques, sociaux et environnementaux s'imposent comme des urgences absolues, former des designers sans leur transmettre les outils pour y répondre revient à produire de « beaux objets »... potentiellement destructeurs.


Une étude (iF Design Foundation) menée en 2024 auprès de 56 écoles de design et de 484 répondants (étudiants, anciens élèves, enseignants) révèle une attente forte : 83,5 % d'entre eux souhaitent que les questions d'impact social et environnemental soient davantage intégrées aux formations. Pourtant, plus de 80 % estiment que les contenus liés à la durabilité restent largement insuffisants, même dans les cursus de niveau master.


Des formations encore déconnectées des réalités industrielles


Le problème est profond. Selon une revue académique de 2023, les designers influencent jusqu'à 80 % de l'impact environnemental d'un produit. Or, cette responsabilité cruciale est encore trop peu prise en compte dans les enseignements des écoles dites généralistes. Un article publié en mars 2025 dans L'Étudiant souligne que, dans plusieurs établissements, les projets écoresponsables ne sont proposés qu'en option, sans approche systémique, ni formation à la mesure concrète des impacts. Un décalage inquiétant alors que le secteur attend, au contraire, des profils capables de penser circulaire, régénératif, stratégique et surtout bien au-delà de l'esthétique pure.


 

BESIGN  forme des designers pour un monde en transition


BESIGN The Sustainable Design School, fondée il y a plus de dix ans, a été pionnière en France dans l'intégration du développement durable au cœur même de sa pédagogie.


Son modèle repose sur un principe simple mais ambitieux : chaque projet, chaque cours, chaque expérimentation doit répondre à une logique d'impact réel. Les étudiants travaillent systématiquement en lien avec les Objectifs de Développement Durable de l'ONU, qu'ils identifient et intègrent à leurs projets. Ici, la durabilité n'est ni un module, ni une option : c'est le socle même de l'enseignement.


Être un designer durable, ce n'est pas renoncer à l'esthétique. C'est créer des solutions qui soient aussi belles à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il ne s'agit plus seulement de dessiner des meubles originaux ou de choisir une couleur tendance, mais de repenser l'usage, l'impact, le cycle de vie de chaque création. Cela implique d'enquêter, d'analyser, de collaborer et d'innover de manière responsable.


La nouvelle génération de designers n'est pas seulement en demande d'innovation : elle exige du sens. Elle veut s'engager, comprendre, transformer le monde à travers son métier. Pour cela, les écoles doivent sortir de leur zone de confort et proposer une formation en phase avec les défis du siècle.


Le design de demain ne peut plus se permettre d'être déconnecté. Il doit être systémique, durable, humain. Et il doit l'être dès la formation.

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